au 41 rue de la Charité

comme si tu avais besoin de te plaindre aux autres.
ce matin, en ouvrant la porte, un centime sur le paillasson.
on aurait pu croire à une bonne journée qui commence.
puis je croise le concierge, toujours aussi poli et aimable qui me salua..d'un silence.
boite aux lettres pleine, mais pas le temps, toujours en train de courir..

le coeur qui palpite et les cils qui papillonnent, une espèce d'humeur floue m'envahie,
à la fois portée par le sommeil et le bruit de mes talons sur le tarmac, je sautille de rue en rue
pour attraper le pont de l'Université.
un coup de rayon de soleil dans mes cheveux illumine le teint pâle que je me traîne depuis une centaine d'heures.

épuisée de vivre, à bout de bras, je m'élance dans cette vie lyonnaise à grands coups de je ne sais quoi.
ce soir, il inspire mes craintes, mon désarroi ainsi que ma folie. l'impression d'être le phoenix qui renaît une fois de plus de ses cendres.
tout comme le chat, j'use à petit feu mes nombreuses vies, volubile et sans cesse à la recherche de renouveau.
mais cette fois-ci, c'est encore différent..je suis dans un espèce de placenta où je n'entends rien et je ne vois pas encore le bout de mon nez..

et déjà une semaine.
une semaine à franchir ces portes sécurisées, à observer le moindre mouvement par la fenêtre.

il était beau cet appartement, il était grand.

comme une date clé dans ma vie, un nombre qui fausse la donne, un hasard, une simple addition.
chiffres et nombres nous entourent tel un pansement couvrant une plaie encore vive et douloureuse.